L’anomalie de température de la période 2015-2017 a été de 0.49°C, selon NASA-GISS, par rapport à 1981-2010.
Si on considère la tendance linéaire des 30 années avant cette période, soit 0.165°C/décennie et qu’on détrende l’anomalie par rapport à cette tendance, l’écart de température devient pour 2015,2016,2017, respectivement de 0.15, 0.26, 0.16°C.
La moyenne pour ces 3 années s’établit donc à 0.19°C arrondi à 0.2°C.
Ce blip de 0.2°C, avec un maximum à 0.26°C, représente donc l’anomalie par rapport à un réchauffement supposé linéaire.
C’est une anomalie dans l’anomalie.
L’origine première de ce blip est la phase positive de l’ENSO, l’El Niño, démarrée en 2015.
Il est clair cependant, comme dit souvent ici, que le Niño de 2015 (15) s’est appuyé sur celui de 2014 (14), apparemment avorté.
C’est donc un très gros évènement, bien supérieur à celui de 1997-1998 (97)
Alors que le 97 avait été suivi d’une Niña (l’inverse du Niño) importante, le 15 (appuyé sur le 14) s’est poursuivi en 2016-2017 par une phase neutre très légèrement négative par période.
Mais il y a eu autre chose en 2017 car l’anomalie est restée trop élevée.
Je considère pour ma part qu’une partie importante de l’anomalie de 2017 provient d’un Arctique très chaud toute l’année.
Concernant ce dernier point, l’origine principale, à mon sens réside dans une invasion d’eaux chaudes des latitudes inférieures au dessus de 65°N.
Certes les rétroactions positives peuvent jouer dans cette région mais pas à ce point et aussi brutalement.
Cet article récent reprend ce qui est dit ici, mais certaines affirmations sont surprenantes.
En particulier celle-ci:
« A 0.24°C jump of record warm global mean surface temperature (GMST) over the past three consecutive record-breaking years (2014-2016) was highly unusual and largely a consequence of an El Niño that released unusually large amounts of ocean heat from the subsurface layer of the northwestern tropical Pacific (NWP). This heat had built up since the 1990s mainly due to greenhouse-gas (GHG) forcing and possible remote oceanic effects »
Bon ils parlent de 2014-2016, alors que l’année 2014 était presque normale, et pas de 2017 qui était hautement anormale.(quoique cela conforte le fait que l’évènement a démarré en 2014, ce dont on ne parle que très peu)
Mais ce qui est le plus choquant est l’affirmation que la chaleur dégagée était accumulée depuis les années 90 et résultait principalement de l’action des gaz à effet de serre (GES).
Personnellement je ne vois pas comment on peut différencier une chaleur qui vient des GES de celle qui provient de l’accumulation naturelle dans le Pacifique ouest de chaleur lors de l’ENSO.
Les W/m2 ne sont pas marqués en rouge ou en vert à ce que je sache.
Alors certes il y a forcément une partie de réchauffement climatique dans le blip, ne serait-ce que parce que l’eau chaude accumulée est un peu plus chaude du fait du RC, mais un petit peu de RC accumulé depuis les années 90, là non.
Il serait ennuyeux que ce soit encore un moyen détourné pour rendre le RC anthropique responsable de tout, y compris des variations de température provenant des oscillations internes.
Ce serait encore un exemple de cette logique du « toujours plus » qui prévaut dans les cercles mainstream.
Toujours plus de réchauffement par rectification des données de température, toujours plus d’élévation du niveau de la mer, toujours plus de conséquences du réchauffement y compris récemment pour expliquer la vague de froid aux USA.
Ce que je me demande c’est jusqu’où ils oseront aller et franchement çà me désespère.
Pour 2015, Le « Blob » a certainement eu un impact : https://en.wikipedia.org/wiki/The_Blob_(Pacific_Ocean)