Ce n’est pas moi qui le dit, ce n’est pas un sceptique non plus, c’est Gavin Schmidt, directeur de NASA-GISS, s’il vous plaît, dans cet article.
Pas besoin de faire beaucoup de commentaires, ce graphique parle de lui-même:
Je vais faire un peu de french bashing en rappelant que les labos climatiques français sont particulièrement en pointe dans la réalisation des modèles parmi les plus pessimistes du monde.
Sur certains sites on prétend que le RC observé dépasse les prévisions, eh bien non c’est faux, on serait même assez largement en dessous de la moyenne des dernières (celles qui ne sont pas filtrées).
Ceci dit, le réchauffement futur sera suffisamment nuisible pour qu’on se passe de le contrer par une géo ingénierie, principalement basée sur la gestion de la radiation solaire.
Selon la réanalyse NCEP/NCAR, l’anomalie de température pour 2021 s’est élevée à 0.37°C, au 7ème rang des années les plus chaudes depuis 1948.
L’épisode de Niña modérée, qui prévaut depuis 2020 et qui perdure en 2022, explique cette relativement faible anomalie dans le contexte actuel du réchauffement.
L’indice Niño34 qui mesure l’intensité et le sens de l’oscillation climatique ENSO, alternance de Niño et de Niña, s’est élevé à -0.6°C, responsable d’environ -0.04°C à -0.05°C d’anomalie globale.
L’évolution de l’anomalie depuis 1997 est représentée sur la courbe ci-dessous.
Le choix de 1997 comme année de début est justifié par l’éruption du Pinatubo, en 1991, dont les effets se sont faits sentir pendant les quelques années suivantes.
En principe, on choisit une période de 30 ans pour établir une évolution climatologique représentative du moment, et donc la tendance linéaire de quasiment 0.2°C/décennie est à prendre avec précaution.
On peut noter (courbe verte) un retour (à confirmer) à une certaine normalisation après l’épisode Niño, hors normes, de 2015-2016.
La carte de l’anomalie ci-dessus montre toujours une région arctique en nette surchauffe par rapport au global. Toutefois l’anomalie, égale à 1.24°C pour cette région, se classe à la 14ème place des plus chaudes, seulement.
En conclusion, l’année 2021, tout en confirmant la tendance générale au réchauffement de la planète, ne s’inscrit en tout cas pas, dans une tendance à l’accélération de ce même réchauffement.
Par rapport à la 1ère moitié du 20ème siècle, l’anomalie globale de température des 10 dernières années est de l’ordre de 1.05°C.
On peut donc penser que nous arriverons, si la tendance de 0.2°C/décennie perdure, à 1.5°C dans une vingtaine d’années.
L’anomalie globale de température de juin 2021 s’élève à 0.19°C selon NCEP, par rapport à la moyenne 1981-2010.
Cette anomalie, relativement faible, place ce mois en 18ème position des plus chauds mois de juin depuis 1948.
régionalement:
HN: 0.38°C
HS: 0.00°C
Arctique: 0.18°C
tropiques: 0.14°C
Antarctique: -1.04°C
On notera le « dôme de chaleur » tant commenté ces derniers temps au nord-ouest de l’Amérique du Nord.
Sans minimiser cet évènement assez effroyable, si on ne regarde que la température moyenne, on ne constate pas d’anomalie importante sur l’hémisphère nord à 0.40°C seulement au dessus de la moyenne 1981-2010, et on peut même observer un retour à la normale en Arctique.
En ce qui concerne l’anomalie de janvier à juin, celle de 2021 est plutôt basse dans le contexte actuel, à 0.24°C et à la 14ème place des plus chaudes.
La tendance décennale est de 0.176°C, ce qui est conforme à la tendance de fond du réchauffement climatique, sans accélération donc.
Il est à noter que l’anomalie plutôt raisonnable de ce début d’année est obtenue dans un contexte de faible Niña à neutre (moyenne indice nino34 à -0.5).
Ce -0.5 influence l’anomalie globale de -0.04°C, seulement.
Je ne parlerai pas en détail des banquises.
Il faut savoir simplement que côté Arctique on est très proche du minimum de 2012, et côté Antarctique, proche de la moyenne 1981-2010, voir NSIDC pour plus d’infos.
PS du 08/07/2021: résultats Copernicus: anomalie globale à 0.39°C (4ème plus chaud) très différente de celle de NCEP
Si on applique un forçage radiatif sur un objet, les caractéristiques thermiques de cet objet en sont, naturellement, affectées.
Pour une planète, supposée en équilibre thermique initial, l’application d’un forçage fait varier sa température.
Une partie de l’énergie est renvoyée vers l’espace tandis que l’autre est absorbée par le système climatique jusqu’à atteindre un nouvel état d’équilibre.
Dans le cas de la Terre, composée de 70% d’océans, on peut considérer que la fraction absorbée est de 90%.
Ceci correspond à un flux de chauffage qui varie, plus ou moins, au cours du temps.
La première par satellite en mesurant les flux TOA ( Top of Atmosphere) tant en rayonnement visible qu’en infrarouge.
La seconde, in situ, principalement par la mesure de la chaleur captée par les 2000 premiers mètres d’océan et en ajoutant les estimations de chaleur de l’océan plus profond, de chaleur captée par la fonte des glaces, par l’atmosphère, etc.
Le résultat de l’étude indique que le flux de chauffage, de 2005 à 2019, augmenterait significativement que ce soit par mesure directe des flux TOA et par mesure in situ.
voici la courbe de l’étude du flux radiatif:
Critique
Concernant la mesure des flux radiatifs TOA, c’est toujours le même problème de la précision des mesures et de l’erreur résultante.
Comment, en effet, donner des résultats à 0.1W/m2 près, alors que les mesures sont réalisées lors de milliers d’orbites satellitaires sur plusieurs longueurs d’onde, et surtout en mesurant des flux de plusieurs centaines de w/m2.
Cela fait une erreur d’environ 1 pour mille, ce que n’importe quel scientifique objectif ne peut admettre facilement.
Concernant la mesure in situ, j’ai calculé, à partir des données NODC (NOAA), le flux de chauffage océanique par différence de chaleur moyenne annuelle divisée par la durée en secondes et la superficie terrestre. Puis j’ai ajouté à chaque valeur le reste R, minoritaire, estimé par Loeb.
La courbe d’évolution du flux global est significativement différente de la courbe ci-dessus et donne même une tendance inverse.
La différence provient principalement, à mon sens, d’un « retravail » (dont je ne remets pas en cause l’honnêteté) des données océaniques par Loeb, il est sans doute spécialiste de ce genre de chose, mais ceci n’explique pas le désaccord en tout début de courbe.
Elle provient aussi du fait que j’ai utilisé les données de l’année 2020, en stagnation relative par rapport à 2019.
De plus je n’explique pas le lissage des données de Loeb.
Bref, cette étude de Loeb me semble ne pas correspondre aux données dont je dispose.
Si j’en apprends d’avantage j’en ferai part ici.
(*) « la Terre se réchauffe de plus en plus », oui, mais pas de plus en plus fort, du moins ce n’est pas prouvé par Loeb.
Selon cet article, la nouvelle façon de traiter l’effet des aérosols sur le climat, notamment par leur action sur la microphysique des gouttelettes constituant les nuages, serait suspectée être la responsable principale de la forte augmentation de sensibilité climatique des CMIP6 par rapport aux CMIP5.
Du moins en ce qui concerne le modèle utilisé par les auteurs mais cela pourrait être également le cas pour d’autres modèles.
Si cela est le cas, on peut être dubitatif en s’appuyant sur le fait que les variations de température simulées dans l’hémisphère nord, où les émissions d’aérosols ont le plus varié, sont très différentes des observations après 1980 environ.
Voir ce graphique déjà publié dans un article récent.