En France et en Europe en général, le mois de février n’a pas été marqué par des offensives hivernales, sur le plan des températures, particulières.
Côté précipitations et tempêtes, par contre, toute la façade ouest a été particulièrement servie.
On notera que cet hiver 2013-2014, en France, a été un des plus doux jamais enregistrés (voir à ce sujet le bilan provisoire de Météo-France)
Sur le plan global, par contre, selon la réanalyse NCEP, ce mois de février aura été un peu frais, à la 15ème place des mois les plus chauds depuis 1948.
La valeur relativement faible de l’anomalie de la basse troposphère corrobore cette baisse de la température de surface.
Les indicateurs ENSO et activité solaire n’étant pas particulièrement bas, il faut chercher ailleurs les raisons de cette « contre-performance ».
Par contre, si on croît les prévisions du Bureau australien de météorologie on pourrait bien assister à un changement radical de la situation, à la suite d’un basculement de l’ENSO vers un épisode Niño au cours de l’été.
On restera prudent évidemment face à ce genre de prévision.
anomalie de température de surface selon NCEP
estimation basée sur les données ci-dessus:
global : 0.06°C (15ème plus chaud)
HN: 0.05°C
HS: 0.06°C
NASA-GISS
global: 0.45°C (18ème plus chaud)
HN: 0.58°C
HS: 0.31°C
Les résultats NASA confirment ceux de NCEP, à savoir un refroidissement significatif par rapport au mois dernier, ainsi qu’un mois de février globalement frais dans le contexte.
mesures satellitaires
Anomalie globale de la basse troposphère selon RSS à 0.16°C, en baisse de 0.1°C par rapport au mois dernier.
La stagnation de la température de la basse troposphère continue donc, sous réserve des incertitudes propres au calcul de cette température.
Depuis près de 35 ans la tendance linéaire s’élève à 0.125°C/décennie, alors que depuis 20 ans cette tendance, à 0.029°C/décennie, n’est pas significative.
Si les choses perduraient, l’élévation en 2100 serait de 0.25°C seulement, par rapport à maintenant.
Evidemment, c’est une hypothèse qu’on ne peut raisonnablement tenir mais qui fixe les idées concernant la lenteur actuelle du réchauffement.
évolution des banquises
pas très bonne forme de la banquise arctique.
Quant à la banquise antarctique, le minimum atteint lors de février a été bien au-dessus de la normale de 1981-2010, à la même valeur que l’an dernier.
ENSO
selon le site australien de météorologie, on est toujours en phase neutre.
Cependant, de forts vents d’ouest se sont levés dernièrement, corroborant les résultats des modèles (POAMA) prévoyant un Niño pour cet été (boréal).
On connaît la mauvaise fiabilité de ces modèles et on attendra donc, mais si c’était confirmé, on pourrait assister à une hausse significative de la température globale à partir du mois d’août.
activité solaire
Alors qu’on pensait se précipiter vers le minimum d’activité, cette dernière a connu un sursaut spectaculaire au cours de ce mois de février 2014.
Le nombre de taches moyen du mois a dépassé les 100, ce qui constitue le mois à plus forte activité de tout le cycle 24.
Le graphe ci-dessus montre que nous approchons des 3 ans de retard du maximum par rapport au cycle précédent.