Le management de la radiation solaire par ensemencement de la stratosphère semble la solution la plus facile et, de très loin, la moins chère pour arrêter le réchauffement climatique actuel.
Après avoir rappelé le contexte et évoqué l’autre solution, illusoire, qui consiste à réduire drastiquement les émissions de GES, nous citerons, dans un prochain article spécialement dédié, les études déjà bien avancées de réduction de la radiation solaire atteignant la surface terrestre par ensemencement de la stratosphère en micro particules réfléchissantes.
Cette réduction de la radiation solaire ayant pour effet de provoquer un forçage négatif, se retranchant du forçage positif des gaz à effet de serre anthropiques (GES).
1- contexte
J’ai personnellement quelques doutes sur le fait que la sensibilité climatique soit très élevée et sur le fait que les scénarios les plus pessimistes du GIEC soient vraisemblables.
Concernant la sensibilité, le modèle que j’utilise pour étayer ces doutes est certes très simple.
Il considère le système climatique comme une boîte sur laquelle s’appliquent des forçages radiatifs, plus ou moins bien connus.
Cette boîte chauffe ou se refroidit suivant ses caractéristiques propres qui règlent la diffusion thermique et, in fine, la température de surface.
Si on fait varier la sensibilité climatique pour retrouver les observations (surface et océan profond) on trouve une valeur proche de 2°C.
Néanmoins, il n’est pas du tout sûr que cette valeur soit proche de la réalité.
Quant aux scénarios, j’ai un peu de mal avec les plus pessimistes, qui prévoient un triplement des émissions de GES en 2100.
Mais, étant donnée la durée de vie de plusieurs de ces gaz, tel le CO2, leur accumulation dans l’atmosphère, à des concentrations très importantes, semble inévitable au cours des prochains siècles.
La sensibilité climatique concerne l’élévation de température moyenne, à l’équilibre, résultant d’un doublement de la teneur en CO2.
Or les réserves de carbone fossile sont telles (et si on compte, en plus, les émissions du système à la suite de l’élévation de température) que la teneur en CO2 équivalent peut assez aisément tripler, voire quadrupler par rapport à l’époque pré industrielle (sans doute pas en 2100 mais pendant les siècles suivants)
Il faut également rappeler que beaucoup de régions risquent de chauffer bien d’avantage que la moyenne.
Pour certaines de ces régions une baisse significative des précipitations semble devoir accompagner un réchauffement important.
On évoque notamment, par exemple, des élévations de 10°C pour l’Arctique et pour les régions méditerranéennes, 6°C d’anomalie en été avec un déficit important de pluie.
Tout ceci est proprement insupportable.
2- y a-t-il des solutions?
Heureusement, oui.
La première à laquelle on pense est la diminution drastique des émissions de GES.
Mais plusieurs arguments militent contre:
– il n’y a pas d’énergie de remplacement techniquement et économiquement viable à celle engendrée par la combustion de carbone fossile.
– les ressources de ce dernier, notamment sous forme de charbon, sont immenses et plus faciles à mettre en œuvre que toutes ces énergies diluées style photovoltaïque, éolienne et autres biogaz.
– l’énergie nucléaire est condamnée à court terme si on ne trouve pas le moyen de développer la surgénération ou la fusion, et dans ces derniers domaines, aucun prototype industriel incluant la chaîne de traitement des « cendres » ne fonctionne.
Bref, ne rêvons pas, il n’existe pas d’alternative au carbone fossile actuellement et pas à l’horizon de la fin du siècle.
La deuxième solution est le geo engineering.
C’est, à mon avis, la plus prometteuse si nous voulons nous éviter une planète surchauffée ou même si nous souhaitons revenir aux conditions de température de l’époque pré industrielle.
Je ne parlerai pas de toutes les techniques de captation du CO2 par ensemencement de l’océan en nutriments, ou autres biochar, ni de celles visant à augmenter l’albédo de la surface ou à placer des miroirs dans l’espace qu point de Lagrange.
Elles sont trop incertaines, trop lentes, ou bien trop chères.
La seule solution qui semble acceptable, par mise en oeuvre de moyens techniques existants ou presque, est l’ensemencement de la stratosphère par des aérosols soufrés.
C’est cette dernière méthode que nous allons nommer par la suite MRS (Management de la Radiation Solaire) et que nous examinerons en détail dans un tout prochain article.
Intéressant, meteor, mais sommes nous sur de la proportion dans lesquelles nous voulons effectuer ceci, je rappel quand même que les indicateurs naturelles se mettent petit à petit au froid, ça peux ne pas faire bon ménage, mis bout à bout.
bonjour Meteor.
Bien que je ne soit pas un « fan » de géoengineering, si cela peut vous aider, il y a eu une étude parue en Mai 2014 :
Fighting global warming by climate engineering: Is the Earth radiation management and the solar radiation management any option for fighting climate change?
téléchargeable sur : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1364032113008460
Question : Quand on voit l’incidence des poussières lors de grandes éruptions volcaniques sur la température et sa durée limitée à quelques années, la quantité d’aérosols soufrés à envoyer doit être énorme et renouvelée régulièrement pour un effet de longue durée…..
merci pour l’article.
certes, ce sont des dizaines de millions de tonnes/an à injecter mais c’est faisable pour un coût finalement modique comparé à la mitigation ou aux conséquences du RC.
un prochain article plus précis pour les ordres de grandeur et les effets secondaires de ce « médoc ».
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