Cette étude récente :
Radiative Energy Flux Variation from 2001-2020
a particulièrement capté mon attention, alors qu’elle est passée relativement inaperçue dans le grand public.
Selon les auteurs, la plus importante contribution à la variation récente de flux radiatif TOA, au cours des 20 dernières années, est dans le domaine du visible.
La diminution du flux solaire réfléchi par les nuages, vers 2001, en est la cause.
La figure 3 de l’étude montre le déclin du flux solaire réfléchi de 2000 à 2020.
La figure 9 montre l’évolution assez brutale de la couverture nuageuse de 1.86%.
Ma conclusion
Lorsqu’on introduit des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, le flux infrarouge (LW) en sortie devrait baisser.
Quant au flux SW sortie TOA, il dépend de l’évolution nuageuse, de l’atmosphère en général, de l’albédo de la surface.
Ce dernier évolue suite à l’usage des sols, à l’évolution de la banquise, etc.
Mais dans tous les cas, s’il est lié à la température de surface, l’albédo global ne devrait pas bouger aussi rapidement qu’en 2001.
La diminution, brutale, de la couverture nuageuse, est peut-être liée au réchauffement, ce qui serait plutôt très ennuyeux car cela précipiterait les choses dans le mauvais sens.
J’en doute fortement et il est plus rationnel de penser qu’il s’agit d’une expression de la variabilité naturelle du climat, peut-être influencée elle-même, ou pas, par le réchauffement global.
Il n’en reste pas moins que ce phénomène entraîne une augmentation significative de la température de surface.
J’ai essayé ici de chiffrer cette augmentation et d’en tenir compte pour corriger l’évolution de température globale de 1983 à 2020, dans le graphique ci-dessous:

Le résultat est assez spectaculaire.
Si on considère l’hypothèse du forçage naturel du à la variabilité climatique, on peut tirer la conclusion que le fameux hiatus du début du siècle perdure encore de nos jours.
Sinon, cela remet en cause, de toute façon, les mécanismes climatiques liés au réchauffement climatique.
A suivre…
J’avais déjà été intrigué par cet article et je suis content que quelqu’un de généralement bien informé confirme son importance : si j’ai bien compris il constate d’une part une diminution de l’albédo des nuages et d’autre part une augmentation des infrarouges sortants, le premier expliquant le deuxième, puisque selon la théorie de l’effet de serre, ils devraient diminuer, c’est bien ça ?
Je ne comprend pas bien la correction de la réanalyse NCEP, pourriez-vous développer ?
Oui c’est bien çà, d’où le hiatus.
Concernant la correction, il s’agit de voir la réponse au forçage induit par la diminution de l’albédo, sur la température globale, à laide d’un modèle « maison ».
On en déduit une variation de température, positive donc, qu’on retranche de la température globale, d’où une température corrigée de cet effet.